Une 6ème République pour ré-enchanter la "chose publique"
On pourrait comparer la France à
un corps malade physiquement – près de 9 millions de personnes y vivent sous le
seuil de pauvreté – mais aussi psychiquement. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon a été
le seul à dénoncer, durant la campagne présidentielle 2012, notre délirante consommation
de médicaments psychotropes. C’est le signe d’une immense souffrance sociale.
Comment un individu peut-il s’intégrer,
s’épanouir, se trouver des raisons de vivre dans une société malade ? Quel
avenir peut-il s’imaginer et se construire quand ceux qui le gouvernent n’aspirent
qu’au remboursement d’une dette absurde – et, avouons-le, in-remboursable –
? L’individu a déjà les siennes, de dettes. Tout son environnement est
précaire, en équilibre instable, en tension.
28 personnes se suicident chaque
jour en France ! On compte 700 tentatives quotidiennes. 1 homme sur 10 et
1 femme sur 5 sont ou seront victimes de dépression. On le voit, il reste
beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre le « bien vivre »…
D’une manière ou d’une autre, le
système est responsable. Certains pourront objecter qu’il n’existe pas de
statistiques sur les causes réelles du suicide. Lorsqu’un chômeur s’immole par
le feu devant son agence Pôle Emploi, lorsque des employés de France Télécom ou
des militaires tirent un trait tragique sur leur existence, le système a tôt
fait de s’en laver les mains. « Raisons intimes ! » L’État ne
doit certes pas régenter l’intimité des gens ; mais il doit pouvoir leur
proposer autre chose que de la morosité, de l’individualisme forcené, de la
peur.
Le néo-libéralisme, en établissant
la compétition de chacun contre tous, en réduisant le citoyen à un consommateur
ou un spectateur, ne peut attiser que le malheur du grand nombre. On a vu peu à
peu la fière devise Liberté – Égalité –
Fraternité laisser place au déprimant There
is no alternative répété en boucle dans les médias dominants. Or, comment
peut-on envisager de se bâtir une existence digne de ce nom lorsque l’on ne
nous propose d’autre choix que la… survie ?
Né dans un milieu rural et
ouvrier – d’une mère femme de ménage –, je suis « monté » à Paris pour
mes études. J’y ai trouvé un ascenseur social en panne, et un escalier de
service impraticable. C’est ainsi que l’on devient sans emploi avec une licence
ou un master. Et que l’on se replie sur soi. Abstentionniste pendant des
années, en 2012, la campagne du Front de Gauche m’a redonné goût à la « chose
publique ».
La 6ème République
devra être celle qui se fixe le « bien vivre » pour objectif, qui
rend aux citoyens leur intégrité, leur pouvoir de décision, leur souveraineté. Elle
devra stimuler la curiosité et les talents de chacun, pour inventer le futur. Elle
devra favoriser la recherche du bonheur, à l’exact opposé du système actuel qui
ne cherche qu’à minorer le malheur (et encore…).
C’est pourquoi j’appelle de mes vœux un processus Constituant et je soutiens le M6R. Il s’agit, en quelque
sorte, d’une affaire de santé publique.
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