Républix

mercredi 5 novembre 2014

Ma déclaration pour la 6ème République

Chacun peut désormais poster, sur le site m6r.fr, les raisons pour lesquelles il s'engage en faveur de la 6ème République. Voici ma modeste déclaration, rapide synthèse de plusieurs articles.

Une 6ème République pour ré-enchanter la "chose publique"

On pourrait comparer la France à un corps malade physiquement – près de 9 millions de personnes y vivent sous le seuil de pauvreté – mais aussi psychiquement. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon a été le seul à dénoncer, durant la campagne présidentielle 2012, notre délirante consommation de médicaments psychotropes. C’est le signe d’une immense souffrance sociale. 

Comment un individu peut-il s’intégrer, s’épanouir, se trouver des raisons de vivre dans une société malade ? Quel avenir peut-il s’imaginer et se construire quand ceux qui le gouvernent n’aspirent qu’au remboursement d’une dette absurde – et, avouons-le, in-remboursable – ? L’individu a déjà les siennes, de dettes. Tout son environnement est précaire, en équilibre instable, en tension. 

28 personnes se suicident chaque jour en France ! On compte 700 tentatives quotidiennes. 1 homme sur 10 et 1 femme sur 5 sont ou seront victimes de dépression. On le voit, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre le « bien vivre »… 

D’une manière ou d’une autre, le système est responsable. Certains pourront objecter qu’il n’existe pas de statistiques sur les causes réelles du suicide. Lorsqu’un chômeur s’immole par le feu devant son agence Pôle Emploi, lorsque des employés de France Télécom ou des militaires tirent un trait tragique sur leur existence, le système a tôt fait de s’en laver les mains. « Raisons intimes ! » L’État ne doit certes pas régenter l’intimité des gens ; mais il doit pouvoir leur proposer autre chose que de la morosité, de l’individualisme forcené, de la peur. 

Le néo-libéralisme, en établissant la compétition de chacun contre tous, en réduisant le citoyen à un consommateur ou un spectateur, ne peut attiser que le malheur du grand nombre. On a vu peu à peu la fière devise Liberté – Égalité – Fraternité laisser place au déprimant There is no alternative répété en boucle dans les médias dominants. Or, comment peut-on envisager de se bâtir une existence digne de ce nom lorsque l’on ne nous propose d’autre choix que la… survie ? 

Né dans un milieu rural et ouvrier – d’une mère femme de ménage –, je suis « monté » à Paris pour mes études. J’y ai trouvé un ascenseur social en panne, et un escalier de service impraticable. C’est ainsi que l’on devient sans emploi avec une licence ou un master. Et que l’on se replie sur soi. Abstentionniste pendant des années, en 2012, la campagne du Front de Gauche m’a redonné goût à la « chose publique ».

La 6ème République devra être celle qui se fixe le « bien vivre » pour objectif, qui rend aux citoyens leur intégrité, leur pouvoir de décision, leur souveraineté. Elle devra stimuler la curiosité et les talents de chacun, pour inventer le futur. Elle devra favoriser la recherche du bonheur, à l’exact opposé du système actuel qui ne cherche qu’à minorer le malheur (et encore…). 

C’est pourquoi j’appelle de mes vœux un processus Constituant et je soutiens le M6R. Il s’agit, en quelque sorte, d’une affaire de santé publique. 

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