Républix

lundi 22 septembre 2014

Lettre ouverte à France Télévisions



Le 6 mai 2012, le peuple s’est exprimé dans les urnes pour se débarrasser de la présidence Sarkozy. Celui-ci expliquait, au mois de mars de la même année, qu’il quitterait la scène politique en cas d’échec. Aujourd’hui, la chaîne de télévision PUBLIQUE France 2 lui déroule le tapis rouge pour fêter son retour

« Il va revenir », « Il revient », « Il prépare son come-back »… Deux ans et demi durant, les grands médias ont bruissé de ce désir à peine dissimulé, rumeurs et petites phrases montant le silence de Sarkozy en mayonnaise. C’est finalement France 2 qui a remporté la palme de la servilité politique en invitant l’ex-président mis en examen à s’exprimer au JT de 20 heures pendant plus de 40 minutes, sans contradicteurs. « Il est revenu ! »


Le JT de France 2 s’est ainsi chargé d’assurer la communication non pas du candidat à la future présidentielle, mais du candidat à la direction d’un parti, l’UMP. Or, pour le présentateur Laurent Delahousse, l’affaire est entendue : « Vous allez probablement prendre la tête de l’UMP. » Le choix de France 2 est fait. Monsieur Delahousse ne saurait s’embarrasser de contradiction ou de distance critique. 

On peut certes penser ce que l’on veut de Nicolas Sarkozy. Objectivement, son bilan cauchemardesque parle pour lui. L’extrême droitisation de la droite, c’est lui. Qui d’autre, à part Christine Boutin, pourrait insinuer sans sourciller que l’on a « instrumentalisé les homosexuels contre les familles » ? France 2, en offrant sans rougir – et sans esprit critique – une interminable tribune à un politicien précédé par le bruit de ses casseroles, fait purement et simplement œuvre de propagande. De subjectivité, de complicité. Le tout en se vautrant dans l’argent du contribuable : c’est à cela que sert la redevance audiovisuelle. 


Sarkozy aurait pu être l’invité de TF1 pendant un quart d’heure, cela n’aurait pas ému grand monde. Qu’une chaîne publique nourrie par un impôt spécifique se permette de lui servir la soupe trois quarts d’heure durant constitue une faute professionnelle et un déni de démocratie. 

Ainsi les médiacrates pétrissent-ils de leurs petites mains perfides le paysage politique français. Alain Juppé s’y complaît en parlant de « match » contre Sarkozy. Il ne manque que le pop-corn. Le clou du spectacle, ce serait le duel tant attendu droite VS extrême droite en 2017. 

N’en déplaise à ces journalistes dignes des grandes heures de l’ORTF, il existe une alternative à cette confrontation qui priverait de voix des dizaines de millions de français, et achèverait d’empuantir l’atmosphère de la Cinquième République. 

Aussi, nous demandons à France 2 de faire amende honorable et de daigner inviter Jean-Luc Mélenchon au JT de 20 heures pendant 40 minutes. Afin qu’il s’y exprime non pas sur sa personne, mais sur le Mouvement pour la Sixième République

Chiche ? 


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