« Vous en avez assez de cette bande de racailles ? Eh ben on va vous en débarrasser. »
(Nicolas Sarkozy, novembre 2005)
(Nicolas Sarkozy, novembre 2005)
On vit de drôles d’heures depuis hier avec la garde à vue puis la
mise en examen de Sarkozy. Des heures jouissives diront certains, tant
le chantre de la « tolérance zéro » nous aura
pourri la vie pendant cinq ans. L’UMP, karcherisée par les affaires, n’a
pour se défendre que l’argument fallacieux du complot socialo-bolchevik
fomenté par les juges rouges. Et martèle hypocritement le droit
légitime à la « présomption d’innocence », présomption sur laquelle Nicolas Sarkozy lui-même, autrefois, s’asseyait allégrement :
« La police française vient d'arrêter Yvan Colonna, l'assassin du préfet Erignac. »
(Présomption d'innocence ? Juillet 2003)
La situation prête hélas davantage à hurler qu’à rire. Les
médias sarkolâtres, qui espéraient tant le retour de leur champion à la
rentrée, vont s’efforcer de rattraper le coup en invitant le mis en
examen à se défendre sous le feu des projecteurs. Ne devrait-on pas
laisser la Justice faire sereinement son œuvre ?
Une pensée amère également pour tous les gogos qui, lors des
présidentielles 2007, se sont laissés séduire par le candidat Sarkozy.
Si l'on en croit les résultats électoraux de 2012, beaucoup de ceux qui
avaient défendu becs et ongles le messie à talonnettes, déçus, ont
choisi ensuite de céder aux sirènes lepénistes. La fuite en avant, vers
le toujours pire.
Quand la politique n’est plus perçue que comme un panier de crabes,
il est urgent de modifier en profondeur le système. Quand la 5ème
République semble ériger l’irresponsabilité en dogme, il est nécessaire
de s’en débarrasser. Passons à une 6ème République,
passons à une nouvelle Constitution, passons au référendum révocatoire,
aux lois d’initiative populaire, et à une parfaite séparation de la
politique, de la finance et des médias.
Il faut en finir avec la financiarisation de la vie politique, avec
la personnalisation et la concentration du pouvoir. Abolir aussi ce
système médiatique complice de l'idéologie libérale dominante. Au-delà
de la mise en examen de Nicolas Sarkozy, il faut achever cette 5ème République agonisante.
Avant que l’idéal républicain ne soit purement et simplement jeté à
la poubelle par l’extrême droite avec laquelle les sarkozystes ont si
souvent flirté.
[Billet originellement publié sur CQQC le 03 juillet 2014]
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